Sélectionner les vaches selon les émissions de méthane

Émission de méthane vaches

Le nouvel outil est issu de travaux de recherches menés à l’Université de Guelph

Marie-Josée Parent

Par Marie-Josée Parent
Publié le 3 mars 2023
Source : www.lebulletin.com

Élevages

En avril 2023, Lactanet lancera l’Efficience du méthane dans la race Holstein. Ce nouvel indicateur permettra de sélectionner les animaux en fonction de leur capacité de réduire les émissions de méthane (CH4) et ainsi aider les Producteurs laitiers du Canada à atteindre la carboneutralité d’ici 2050.

Le nouvel outil est issu de travaux de recherches menés à l’Université de Guelph qui ont démontré un lien entre la composition du lait et les émissions de CH4 d’une vache. La base de données de Lactanet contient des millions de données spectrales de spretroscopie à infrarouge moyen (MIR) qui servent à déterminer la composition du lait. En utilisant seulement des données de première lactation entre 120 et 185 jours en lait, la recherche a démontré que le CH4 prédit avait une corrélation génétique avec les données de CH4 recueillies de 85 % et une héritabilité relative élevée de
23 %. Cela démontre donc la possibilité de prédire avec précision les émissions de méthane à faible coût.

Dès avril, les entreprises laitières inscrites au contrôle laitier recevront des évaluations de l’Efficience du méthane des femelles dans l’inventaire de leur troupeau. Un modèle de paiement à l’acte sera disponible pour les autres producteurs qui souhaiteraient avoir accès à cette donnée.

Même production laitière

« Nous ne voulons pas simplement sélectionner des émissions de méthane plus faibles, car si nous le faisions, nous sélectionnerions simplement des vaches qui donnent moins de lait », a dit Brian Van Doormaal, directeur des services chez Lactanet, en entrevue au Western Producer. « Ce que nous voulons sélectionner, ce sont des animaux qui émettent moins de méthane pour la même quantité de production de lait et de production de protéines. »

Les gènes qui contrôlent les émissions de méthane n’ont pas besoin d’être identifiés dans ce système. Un peu plus du quart de la production de méthane d’une vache laitière peut être attribuée à des traits génétiques transmis, tandis que le reste est contrôlé par l’alimentation, les techniques de gestion et l’environnement. 

« Ces 27 % contrôlés par la génétique nous donnent un outil puissant », explique Brian Van Doormaal. Cette amélioration couplée à d’autres méthodes comme la modification des rations peut aider à atteindre l’objectif de carboneutralité de l’industrie d’ici 2050. Et cette amélioration génétique est cumulative d’une génération de vaches à l’autre.